Ornithologie
Environ 8 700 espèces d’oiseaux peuplent à l’heure actuelle la planète Terre. Elles forment ce que les taxonomistes appellent une classe. Vingt-neuf “ordres” différents composent cette classe. L’un de ces ordres, celui des charadriiformes, englobe la totalité des petits échassiers qui se regroupent au sein de deux familles dont celle des scolopacidés à laquelle appartiennent les Bécassines.
Depuis le XVIII ème siècle, chaque être vivant et donc chaque oiseau est désigné universellement par deux noms latins. Le premier est le nom de “genre”. Le second est le nom d’espèce. Pour classer et désigner l’ensemble des bécassines trois noms de “genre” et quinze noms d’ “espèce” sont utilisés par Michel Devort dans son livre de référence “Les bécassines et leurs chasses (1986) ”.
Les trois genres de Bécassines
La clef de leur classification est la suivante :
Bécassine à queue pointue comportant 12 plumes : genre Lymnocryptes (1 espèce)
Bécassine à queue arrondie comportant au moins 12 plumes :
tarse réticulé derrière, aile de moins de 115 mm : genre Coenocorypha (2 espèces).
tarse cannelé derrière, aile de plus de 115 mm : genre Gallinago (12 espèces).
Selon leur taille et leur caractéristique propre, on définit ainsi le schéma général :
Demi-Bécassines : 2 genres, Lymnocryptes (1 espèce) et Coenocorypha (2 espèces)
Bécassines aberrantes : 3 espèces du genre Gallinago
Bécassines vraies : 9 espèces du genre Gallinago
Mais la dichotomie ne s’arrête pas là, certaines espèces se subdivisent en sous-espèces essentiellement Gallinago, bécassine ordinaire qui se subdivise en 8 sous-espèces.
La distinction des espèces entre elles et, au sein des espèces, les différentes sous-espèces, se trouve essentiellement dans la structure de leur queue. Cette queue peut posséder, suivant les espèces, de 12 à 28 rectrices et, en règle générale, plus le nombre de plumes augmente et plus leur largeur diminue, variant ainsi de 1 à 10 mm pour les rectrices externes. Comment font les différentes espèces pour se reconnaître et ne pas risquer de faire naître des hybrides ? La plupart des Bécassines ont des parades sexuelles aériennes au cours desquelles elles émettent, grâce à leur queue, un vibrato sonore.
12 à 26 rectrices externes de 1 à 10 mm de large émettent autant de sons différents et chaque femelle reconnaît ainsi les mâles de sa sous-espèce.
Ce processus a, sans nul doute, entraîné une hyper spécialisation de la queue. Ainsi, notre bécassine des marais européenne, assez isolée géographiquement au sein de son genre possède de 12 à 14 rectrices. Au contraire, en Asie et plus particulièrement en Sibérie orientale, où 4 espèces différentes sont en présence, le nombre de rectrice va de 14 à 28, comme si la compétition interspécifique avait multiplié le nombre des rectrices tout en diminuant la largeur des plus externes.
Bécassines vraies
Galinago memoricola Bécassine himalayenne, Wood snipe, Himalaya.
Gallinago media Bécassine double Great snipe, Paléarctique Occ.
Gallinago hardwickii Bécassine japonaise, Japanese snipe, Japon, Australie.
Gallinago megala Bécassine de Forêt, Swinhoe’s snipe, Sud-Est Asiatique.
Gallinago solitaria Bécassine solitaire, Solitary snipe, Paléarctique Occidental.
Gallinago stenura Bécassine Asiatique, Pintail snipe, Paléarctique Oriental.
Gallinago nobilis Bécassine noble, Noble snipe, Cordillère des Andes.
Gallinago macrodactyla Bécassine malgache, Madagascar snipe, Madagascar.
Gallinago Gallinago Bécassine des marais, Common snipe, Hémisphère Nord.
L’ensemble des données phylogénétiques et les liens de parenté précédemment développés entre les espèces de Bécassines du monde entier nous a permis de dresser le tableau ci–dessous.
Toutes les liaisons interspécifiques y sont matérialisées. La parenté entre espèces est d’autant plus étroite que la dichotomie entre elles sur le tableau est proche de leur nom.
En raison de la situation actuelle, la BOURSE DES TERRITOIRES est suspendue jusqu'à nouvel ordre.