Lâchers de balises printemps 2018
La Grand-Mare, retour à l’origine
Les maisons de la Réserve
Au début février 2018, la Grand-Mare, cette réserve de faune et de flore où nous avions relâché l’an dernier la première bécassine des marais équipée d’une balise est impraticable. Le niveau d’eau ne permet pas aux bécassines de se nourrir ni aux bagueurs de s’approcher.
Ce n’est qu’à la mi-mars que l’eau est suffisamment descendue pour que le territoire redevienne accueillant et que les oiseaux y reviennent. Rendez-vous est donc pris pour le 15 mars. Damien arrivera la veille et montera les filets avec l’équipe en place (moitié FDC 27 – moitié ONCFS). Malheureusement Kévin ne sera pas disponible. Je dois venir le matin accompagné de la personne qui est mon contact à la Fondation François Sommer, notre principal sponsor. Cette jeune femme a envie de voir ce que nous faisons et moi j’ai fort envie de le lui montrer. Tout est pour le mieux. Nous avons rendez-vous à mi-chemin à 6 h, ce qui devrait assurer une arrivée vers 7 h.
Et puis deux jours avant, rien ne va plus. Une forte perturbation vent est pluie est prévue dans la nuit du 14 au 15. Il faut donc tout décaler d’un jour. J’appelle ma correspondante, elle n’est pas libre. Nous sommes aussi déçus l’un que l’autre, tout en gardant l’espoir qu’il y aura encore une reprise cette saison.
Vendredi 16 mars. Levé à 4 heures, je quitte Paris à 4 h 45. Je passe près de Vernon, où nous avions rendez-vous à 5 h 50. À 6 h 30 je constate que le jour se lève. Le calcul était peut-être un peu juste. À 7 heures piles, je gare ma voiture derrière le bâtiment et j’aperçois l’une des équipes de baguage qui arrive à la grille du bord du marais. L’autre qui avait installé les filets beaucoup plus loin, pour optimiser les chances, n’est pas encore là. Surprise, c’est Kévin que je vois arriver. « Qu’est-ce que tu as fait de Damien ? – Il est en Vendée en train d’essayer de capturer des oiseaux du côté de Challans avec Vincent Rotureau. » On peut dire que personne ne chôme !
Je retrouve Natacha, Luc et... Gérald Facq, notre administrateur qui m’avait accompagné en Gironde et qui est là en voisin. Propriétaire d’un marais à quelques kilomètres, il connaît tout le monde et est venu prêter main forte. En se précipitant sur le café, car s’il fait beau il fait froid, on fait les comptes : trois bécassines des marais et deux sourdes. Le jugement de Dieu est rendu par la balance : deux dépassent les 100 g, une les atteint. C’est tout bon ! Du coup, Kévin aidé par un ou deux technicien pose les bagues, prend les mesures, et met nos précieuses oiselles dans une caisse spécial. Elles seront équipées plus tard. Nous sommes tous assez contents.
La pesée angoissante
Avec beaucoup de mal, car le réseau est mauvais, Kevin parvient enfin à joindre Damiens : deux prises et équipées, deux autres en attente (après la pesée qui sera bonne, elles seront également équipées). Nous feignons de râler parce qu’ils en ont une de plus que nous, mais en réalité nous sommes ravis. Ce matin, nous avons atteint 16 balises. C’est plus de la moitié !
Une par une, les bécassines sont sorties de la boîte et équipées de leur balise avec le plus grand soin, puis lâchées à quelques centaines de mètres dans le marais. Comme nous en avons maintenant l’habitude, l’une part comme une fusée (c’est la plus grosse), les autres lambinent, restent immobiles avant de faire quelques pas mal assurés, puis finalement de partir loin de nous. Il en avait été de même des deux sourdes. Une, particulièrement grosse, aux environs de 80 g, était partie comme une flèche, nous l’avions vu effectuer des figures étonnantes au-dessus de la mare, avant de disparaître au loin, alors que l’autre, après avoir attendu quelques minutes, était allée se reposer à moins de cent mètres ! Et, elles n’étaient équipées que de bagues de 0,5 g !
J’y étais en plein vent
Nous commençons tous à penser au retour, quand une des équipes qui est allé démonter les piquets, trouve une gorge bleue à miroir, prise dans un filet. C’est un oiseau magnifique. Une fois délivré des fils, il est ramené à la maison et photographié sur toutes les coutures. Quelle splendeur. Nous le relâchons avec le sourire en lui souhaitant bonne chance.
Cela nous console d’avoir été battus d’une bécassine !
Le cadeau de la fin
En dehors des 16 balises posées qui me remplissent de satisfaction, je tiens à remercier les administrateurs du CICB qui ont participé à toutes ces opérations : Gérald Facq en Gironde et dans l’Eure, Alain Bourasseau et Gilles Leray en Vendée. Merci à eux de m’appuyer et de montrer l’importance que nous attachons à ces travaux. Je n’avais rien demandé à personne et ces présences spontanées montrent à quel point nous sommes passionnés par les recherches que nous soutenons.
Depuis, Alain a participé avec Kévin et Vincent, dans les mêmes lieux en Vendée, à une resucée qui a arrondi le total d’oiseaux appareillés à 19 (les 2/3 de ce que nous avons commandé pour cette deuxième saison !).
PF
En raison de la situation actuelle, la BOURSE DES TERRITOIRES est suspendue jusqu'à nouvel ordre.