Chasse à la bécassine au Vietnam
Le Vietnam est un pays tropical, chaud et humide, influencé par les quatre saisons de l’année et surtout par le vent du nord, la mousson venue de l’Occident, il faut enfin y ajouter l’alizé de la mer de Chine. La surface cultivable du pays est occupée une grande partie par la riziculture. Il y a beaucoup de fleuves, de marécages. L’influence des inondations est importante en fin d’été, surtout le long des grands fleuves, tel le fleuve Rouge, le fleuve Thai Binh (fleuve Pacifique), etc. qui offrent une grande surface de terre fertile en alluvions à laquelle ont accès les bécassines.
Les oiseaux
L’apparition des bécassines au Vietnam débute fin juillet. Puis, vers la fin août, les oiseaux arrivent en masse pour hiverner malgré la chaleur torride de fin d’été, avec une température qui va de 300 à 35°. Ces bécassines suivent les voies de migration occidentales qui descendent de Chine et de Russie, le long de l’Himalaya. La plupart de ces oiseaux sont des Bécassines a queue rétrécie, ou asiatiques (Gallinago stenura) que l’on reconnaît a leurs rectrices qui ne s’étalent pas du tout mais sont resserrées. Ces bécassines se trouvent dans des biotopes de terre humide, avec beaucoup d’herbes et peu de buissons.
Leur apparition en bandes s’étend jusqu’à la fin septembre, époque a laquelle elles seront remplacées par les Bécassines des marais (Gallinago gallinago gallinago). La plupart de celles qui arrivent en cette période sont des juvéniles, bien portantes et grasses, malgré un très long trajet pour arriver au Vietnam.
Bien qu’on les voie rarement en cette saison, il y a toujours aussi quelques Bécassines de forêt (Gallinago megala). Elles vivent en solitaires et sont plus grosses que les deux précédentes espèces. La bécassine sourde (Lymnocryptes minimus) semble rare. Je ne suis en possession que d’un échantillon unique après plusieurs années de chasse. La densité des bécassines du Vietnam semble énorme, il suffit d’une zone de quelques hectares pour en compter des centaines.
Les chasseurs
Au Vietnam, les chasseurs ne sont pas nombreux. Dans notre province, on en recense 200 pour une population de 1.600.000 habitants. Seulement 10% de ces chasseurs pratiquent la chasse aux bécassines, car la majorité s’intéresse à d’autres gibiers migrateurs plus gros et plus faciles à tirer, tels que bécasses, canards, oies, etc. La raison principale du petit nombre de chasseurs, est la pénurie de matière première pour fabriquer les cartouches et son prix élevé.
Malgré les particularités des marais qui offrent une surface plate, nos chasseurs ne sont pas habitués à pratiquer la chasse avec les chiens, ils pratiquent toujours le mode de chasse devant soi ou au cul levé, ce que je trouve compliqué pour les débutants. Avec une période de chasse qui débute au mois d’août et va jusqu’à fin mars, un bon chasseur peut arriver à tirer quelques centaines de bécassines, et un bon chasseur pourrait arriver à 50 pièces dans la journée.
Le retour vers le Nord
Aucune de ces espèces ne nidifie au Vietnam. De février à mars on les voit en bandes innombrables regagner la voie de l’Occident, d’autant plus que dans les rizières une nouvelle culture commence avec la montée de l’eau qui devient ainsi assez profonde. Le reste des bandes attend l’arrivée du vent de Sud-est, un mois plus tard, pour partir. Au mois d’avril, il ne reste plus une bécassine chez nous.
Nguyen Xuân Thân
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