Chasse à la bécassine en Brière
La Brière comprend 20 000 ha de marais proches de l’estuaire de la Loire qui se divisent en deux bassins : à l’est, les marais de Donges (8 000 hectares), à l’ouest, la Grande Brière, avec un marais central de 7 000 ha où se pratiquent la chasse et la pêche. Les communes qui bordent la Grande Brière, en sont propriétaires et la gèrent par une commission d’exploitants : éleveurs, coupeurs de roseaux, chasseurs, pêcheurs.
La Brière est parcourue de chenaux qui partent des deux canaux, celui de Rosé-Bréca, d’est en ouest, l’autre de Trignac-Nord du sud au nord. La circulation s’y fait en chaland à moteur, mais la perche reste indispensable pour les manœuvres délicates et les trajets dans les chenaux et sur les mares. Deux milieux coexistent. D’abord la zone des buttes et platières, constituée de terres émergées, inondées en hiver, recouverte d’herbes, de joncs et aussi de : bourdaine, menthe, pissenlit, cardamine des prés, etc. Sur ces buttes, les éleveurs laissent les troupeaux en pacage. Ensuite la zone des mares ou piardes, envahie de roseaux, de scirpes et de carex. Ceux-ci forment des buttes, les touradons, appelés « cubados » par les brièrons. Les roseaux sont coupés au printemps pour fournir des toitures de chaumes. Les roseaux sont incendiés par endroit, ce qui favorise les repousses, le sol brûlé étant très prisé par les bécassines.
L’élément moteur de la vie de la Brière, est l’eau, dont le niveau conditionne la chasse, la pêche, et le bon état des pâtures destinées à l’élevage. La tâche d’arbitrer les niveaux revient au Syndicat, composé de membres de chacune des professions, mais où la voix des éleveurs est prédominante.
La Chasse
Les canards et sarcelles, en repos dans la journée dans le golfe du Morbihan et l’embouchure de la Vilaine, se nourrissent la nuit en Brière. D’où, la chasse aux passées depuis des huttes en roseaux à l’intérieur desquelles on peut glisser le bateau et affûter le gibier.
Les bécassines de Brière
On trouve surtout la bécassine des marais qui, sauf par grands froids, est présente toute la saison, la sourde fait un séjour en automne La densité est fonction de la météorologie, mais surtout des niveaux d’eau en début de migration. On a observé, par les printemps propices, quelques nidifications dans certaines platières.
Quand les eaux montent en hiver, les bécassines se réfugient sur les buttes, lorsque celles ci sont recouvertes, elles désertent le marais. On les trouve alors sur le bord des canaux et sur des « flottants », agglomérats de roseaux coupés et d’herbes formant de petits radeaux dérivant. On ne peut alors les approcher qu’en bateau, à la perche.
Cette chasse est un art que peu de brièrons savent encore pratiquer. Lors des hivers rigoureux où le marais est pris par en glace, les bécassines désertent.
Les chasses :
La chasse au poste se pratique en automne quand les eaux montent et que les bécassines, dérangées, reviennent sur les lieux de repos. Elles perdent toute prudence et n’hésitent pas, malgré les chasseurs à revenir sans arrêt. Le tir est difficile car les oiseaux plongent et crochètent.
La chasse devant soi se pratique sur les platières et les buttes. Les oiseaux se trouvent dans les « coulées » humides et en bordure des mares. Le terrain sur lequel on marche ajoute à la difficulté du tir. On avance sur la tourbe et sur d’anciennes tourbières comblées de boue ou recouvertes d’herbes.
Enfin la chasse en bateau se pratique quand la Brière est noyée, et que seules les buttes émergent. Sur l’eau, dérivent des joncs coupés que le vent a agglomérés et qui glissent lentement. Les bécassines aiment s’y reposer. On les approche en bateau, à la perche. Il faut une longue pratique pour arriver à approcher ces flottants à distance de tir possible.
En raison de la situation actuelle, la BOURSE DES TERRITOIRES est suspendue jusqu'à nouvel ordre.